Art 1. Hypnose et conscience
Dans une culture où la distinction classique entre «image» et «fait», entre «virtuel» et «réel», est de moins en moins évidente, le signataire s’engage à favoriser une «pédagogie» du changement destinée à assurer
au plus grand nombre la maîtrise et la connaissance des principes d’action de la suggestion sous toutes
ses formes. Ainsi il privilégie pour ses clients la connaissance et l’exploration de soi.
Art 2. Clause de conscience
Le signataire refuse d’intervenir dans tous les cas où l’intérêt d’autrui lui apparaît menacé, à travers une
perte d’autonomie en particulier. Le signataire refuse toute intervention susceptible de favoriser
l’assujettissement d’un individu à un groupe ou à une idéologie, quelque valeureuses qu’en apparaissent
les finalités. L’hypnologue ne peut soumettre la personne humaine à un objectif qui lui serait étranger et
qui le transformerait en simple moyen d’une politique commerciale
Art 3. Respect des droits humains fondamentaux, de la diversité, des équilibres écologiques
Le signataire refuse, dans le cadre de la définition d’un objectif à atteindre, de favoriser l’expression de
toute forme de volonté de puissance. L’Hypnologue respecte et promeut l’autonomie, la dignité
humaine, la liberté ainsi que tous les droits inhérents à la nature humaine.
Art 4. Juste rapport au sujet
Le signataire refuse une gestion de la séance et du suivi impliquant «la position haute» du thérapeute. Le
signataire considère toute personne comme hypnotisable et responsable. Il se donne une obligation de
moyen dès lors qu’il accepte une demande. Il respecte ainsi une philosophie en lien avec une
pratique d’inspiration «éricksonienne».
Art 5. Philosophie du changement et recadrage des situations
Le signataire se définit comme représentant, à la fois hypnologue et promoteur, d’une «philosophie du
changement». La «philosophie du changement» en hypnose implique principalement la recherche
permanente du recadrage, de la multiplication des points de vues, et de l’élargissement des possibilités.
Art 6. Catégories du conscient et de l’inconscient
Le signataire refuse tout assujettissement à un courant de pensée ou à une doctrine psychologique
accordant à l’inconscient un statut ontologique inférieur à celui du conscient. La raison étant que le
signataire ne juge pas a priori pertinente ou opérationnelle la répartition des processus psychologiques à
partir des deux catégories du conscient et de l’inconscient. Il lui préfère une perception dynamique et
évolutive considérant qu’il y a le plus souvent une continuité et des interactions entre ces deux réalités et
non pas une différence de nature.
Art 7. Hypnose et spectacle
En aucun cas, l’hypnose ne peut être utilisée pour la création d’un effet ou de toute action dont le but
irait à l’encontre de la volonté, de l’intégrité ou de l’intérêt du sujet.
Art 8. Une vision « positive » de l’inconscient
L’inconscient est, en hypnose, considéré comme une ressource. Il est ainsi « positif » dans le sens où il est
le réceptacle du matériel à partir duquel un changement, un apprentissage ou une évolution deviennent
possibles.
Art 9. Recherche de l’autonomie des publics
Le signataire favorise, par l’exercice d’une philosophie du changement, tant par sa pratique que par ses
enseignements ou par ses recherches, une autonomie toujours plus forte de l’ensemble des publics
avec lesquels il est en rapport.
Art 10. Une conception ouverte de la temporalité
Le signataire considère, dans le cadre de son action, le présent comme la seule dimension temporelle à
l’œuvre. Le passé et l’avenir sont, dans ce cadre, de nature exclusivement représentationnelle. Le passé
d’un sujet n’a pas valeur prééminente pour appréhender ou produire un changement interne. La
philosophie du changement opère par la possible redéfinition de l’individu à chaque instant. «Tout est
dans le présent, à commencer par les représentations du passé et de l’avenir».
Art 11. L’hypnose comme un art
Le signataire considère sa pratique comme un art impliquant la connaissance préalable des bases
techniques propres à l’hypnose, mais aussi aux disciplines complémentaires que sont, par exemple, la
systémique, la P.N.L ou les T.C.C. En tant qu’art, l’adaptation ; la créativité, la recherche d’un travail
unique et adapté non pas à une demande mais à une personnalité forment la base du travail du
signataire.
Art 12. Une approche pragmatique
L’hypnologue privilégie la dimension pratique de son art sur toute forme de spéculation intellectuelle ; il
privilégie le «comment» sur le «pourquoi», le repérage d’un schème psychocorporel nouveau sur toute
projection d’une idéologie uniforme quel que soit l’individu. Cependant, il s’efforce de formaliser
l’ensemble de ses expériences dans des termes accessibles au plus grand nombre. Dans sa pratique, le
signataire ne cherche pas à supprimer un symptôme, mais à agir sur les mécanismes inconscients qui sont
à l’origine d’une problématique. Ainsi il ne recherche pas une seule efficacité immédiate, mais la
transformation complète, cohérente et s’inscrivant dans la durée.
Art 13. Devoir de confidentialité et de discrétion
Le signataire s’engage, en dehors de son travail d’enseignement ou de recherche, à respecter
scrupuleusement le devoir de confidentialité vis à vis des personnes qui le consultent. Le contenu
informatif sur l’intimité, l’historicité ou même, dans certains cas bien spécifiques, sur l’objectif du sujet, n’a
pas d’intérêt majeur dans les applications de l’hypnose.
Art 14. «Programmer le changement»
Sous le rapport à la PNL (Programmation Neuro Linguistique), l’hypnologue ne soustrait pas un
«programme», un «schéma» entretenu par l’individu. Il en propose d’autres. A titre d’exemple, il ne
suggèrera pas au sujet de ne plus être tel qu’il était, mais de devenir tel qu’il désire être. L’hypnose ajoute
des possibilités.
Art 15. Hypnose et art
Le signataire, considérant sa pratique comme un art, aura volontiers recours à des disciplines voisines
telles que le théâtre, la rhétorique, la linguistique… La recherche pragmatique de l’efficacité prévaut sur
toute forme de spéculation intellectuelle. En aucun cas, le signataire ne peut arguer de l’appartenance
à l’ARCHE pour s’attribuer une quelconque autorité lui permettant de qualifier idéologiquement
l’association comme appartenant à tel ou tel courant. L’hypnose ne peut pas être considérée, quel que
soit le caractère surprenant de certains de ses résultats, comme relevant de la magie dans le sens
habituel accordé à ce terme.
Art 16. Hypnose et congruence, la juste attitude
L’hypnologue signataire ne se préoccupe ni de sa propre image, ni de se conformer aux attentes
convenues d’un sujet. Il veille à ce que ses propres croyances n’interfèrent pas dans sa pratique
professionnelle. Il affiche une neutralité bienveillante. Il fonde ses pratiques sur un optimisme dans les
processus de changement, dans les capacités d’adaptation des personnes, dans les réponses
susceptibles d’être élaborées par l’inconscient, dans l’émergence de solutions destinées à créer un
changement ou à accroître l’autonomie des personnes. Le signataire doit en particulier développer la
«congruence», autrement dit son aptitude à être «fluide» et à se rendre plastique au langage de
l’inconscient et à pouvoir «dialoguer» avec ce dernier pour en faire surgir la solution.
Art 17. Fixation de l’objectif, recherche de solutions
Toute intervention du signataire est orientée vers une solution pratique et polarisée par un objectif précis.
L’attitude du signataire doit se traduire à l’égard des sujets comme une «neutralité bienveillante» et
extrêmement positive. Les émotions positives du client, sa propre valorisation mesurée, seront
recherchées prioritairement. Il s’agit d’encourager les émotions agréables associées à une représentation
optimiste susceptible de produire plus facilement la solution pratique recherchée.
Art 18. Rapport à la psychothérapie, à la psychologie et psychiatrie
L’hypnose est un outil de communication et de changement qui a des applications multiples dans des
disciplines variés. Le signataire pratique l’hypnose en conformité avec le cadre juridique en vigueur dans
son pays. Il veillera tout particulièrement à respecter le monopole conféré par la loi à certains domaines
réservés dans le cas où il ne possède pas le titre lui permettant d’exercer dans un de ces domaines
(médecine ou psychologie par exemple). Un rapprochement, une collaboration, avec des professionnels
de ces autres disciplines sont encouragés pour une meilleure prise en charge de la personne ainsi que
pour permettre l’enrichissement et la diffusion des connaissances en hypnose.
Art 19. Evolution de l’Hypnologue
Le signataire s’engage à être dans une perspective d’évolution et de remise en cause régulière dans sa
pratique. Il suit ainsi une supervision professionnelle et complète régulièrement sa formation par des
approfondissements, des lectures, des recherches et tout autre outil lui permettant de progresser dans
son art.
Art 20. Conclusion
Le signataire qui s’engage à respecter la charte, ainsi que le code de déontologie éricksonienne a toute
latitude pour faire connaître et revendiquer son appartenance à l’ARCHE.